J'étais passé à côté de cette news, je me permets donc de la relayer avec un peu de retard.
Le réalisateur du prochain « Star Wars » publie « S. », un roman à mystères. Il est, à l'occasion de la sortie de ce roman, interviewer par Dany Jucaud, journaliste chez Paris Match.
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Paris Match. La bande-annonce de votre livre a été visionnée plus de 2 millions de fois en quelques jours. Comment est né ce projet ?
J.J. Abrams. Il y a une quinzaine d’années, je me trouvais dans un aéroport lorsque je suis tombé sur un ouvrage de Robert Ludlum abandonné sur un banc.
Quelqu’un avait écrit sur la page de garde : “Si vous tombez par hasard sur ce livre, je vous en prie, lisez-le. Et quand vous l’aurez fini, laissez-le quelque part pour que quelqu’un d’autre le trouve.”
L’idée d’une correspondance entre deux êtres par ce biais m’a tout de suite intéressé. Comme je suis très occupé, j’ai fait appel à un autre écrivain, Doug Dorst.
Cette conversation entre deux personnages, écrite à la main dans la marge, fait penser à un chat sur le Net.
Ce texte est une véritable lettre d’amour au monde de l’écrit. Je fais encore partie de ces gens qui préfèrent recevoir un carton d’invitation par la poste qu’un e-mail.
Je voulais créer un objet qui célèbre le tactile. Le monde digital a beaucoup de revers. Aujourd’hui, tout est mâché, prédigéré, il suffit de pousser sur un bouton pour obtenir une réponse à ses questions.
Où est passée la curiosité ?
JJ. Abrams dans le bureau de sa compagnie de production, "Bad Robot", Méchant Robot...
Pensez-vous que le cinéma, grâce aux technologies numériques, va bientôt rivaliser avec l’imagination humaine ?
Visuellement, nous pouvons déjà tout faire, il n’y a plus de limites techniques. Ce qu’on doit se poser comme question, c’est plutôt : qu’est-ce qu’on a envie de montrer ?
Comment avez-vous réagi lorsqu’on vous a choisi pour réaliser l’épisode VII de “Star Wars” ?
J’en suis resté sans voix. J’ai d’ailleurs encore du mal à réaliser. C’est un défi extraordinaire, qui dépasse toutes mes espérances. Je suis à la fois excité, mais aussi, avec le recul, un peu terrifié.
On parle pourtant de vous comme du nouveau Spielberg.
C’est mon héros. Mais il n’y a pas de nouveau Spielberg !
Comment expliquez-vous qu’après tant d’années “Star Wars” fasse encore rêver ?
J’avais 11 ans lorsque j’ai vu le premier épisode. Ce film m’a marqué à jamais, tout était possible, il existait dans l’univers un monde inconnu, d’une incroyable richesse.
C’est ce qui, aujourd’hui encore, nous interpelle.
Etes-vous habité par ce projet 24 heures sur 24 ?
Vingt-cinq heures ! Le tournage va débuter en mai et durer à peu près trois mois. Il y aura ensuite environ un an d’effets spéciaux. La clé est de retourner aux racines des premiers films, d’essayer d’être davantage dans l’émotion que dans l’explication.
« S. », de J.J. Abrams et Doug Dorst, éd. Michel Lafon, 416 pages, 24,95 euros
Source : Paris Match
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